Le burn out pour un coach ou thérapeute, un risque ?

burn out coach

Le burn out (ou épuisement professionnel) vu d’une coach. De plus en plus répandu au sein de notre société. Tout d’abord, qu’est-ce que le burn out?

Il s’agit d’une situation de mal être pouvant nous affecter mentalement ou physiquement au travail.  Manque de concentration, troubles du sommeil, irritabilité… Il peut aussi s’agir de douleurs musculaires, ou bien des troubles digestifs… voire des problèmes cardiaques !

J’ai été récemment interviewée par un magazine à propos des risques pouvant toucher les professionnels de l’accompagnement et de la formation d’entrepreneurs.

Je vous partage ci-dessous cette interview :

Quels sont, selon vous, les risques psychosociaux liés au burn out en tant que coach ou thérapeute ?  

« Le risque le plus important, à mon sens, est celui du burn out. La posture professionnelle de l’accompagnant nécessite d’avoir une solide capacité à comprendre les émotions de l’autre, sans prendre à sa charge les émotions en présence.

Ainsi, une partie du travail de l’accompagnant est, à mon sens, aussi de travailler sur certains mécanismes inconscients. Ces derniers peuvent l’amener à se charger d’une responsabilité qui ne lui appartient pas: le sauveur, et plus généralement le triangle de Karpman, le besoin d’être aimé, de reconnaissance…

Pour autant, certaines émotions en miroir peuvent évidemment entrer en résonance avec des ancrages émotionnels déjà présents. Cela peut être aussi l’opportunité d’un véritable travail sur soi pour l’accompagnant. » 

Parmi ces professionnels (coach, thérapeute) comment détecter, selon vous, les individus qui sont plus à risque que les autres ? 

« Certains mécanismes, parfois inconscients, créent un terrain propice à des risques psychosociaux. Le faire plaisir, le sauveur, le « soi parfait », la difficulté à savoir mettre ses limites, une porosité émotionnelle…

Ainsi, un travail en profondeur sur ces mécanismes en amont peut permettre de limiter le risque psychosocial. Il permettra de retrouver un vrai équilibre vie professionnelle/vie personnelle.

Par ailleurs, pour les profils ayant déjà été en burn out, une vraie prise en charge, qui comprend l’analyse des causes profondes (conscientes et inconscientes) de ce dernier, est essentielle afin d’éviter les « rechutes ». Cette introspection peut avoir pour objet de réinterroger le rapport au travail de l’accompagnant et les croyances qui peuvent y être associées. » 

En quoi, selon vous, savoir gérer des émotions négatives peut contribuer à prévenir et/ou réduire ces risques de burn out ?  

« À mon sens, il n’existe pas d’émotions négatives. Les émotions peuvent être agréables ou désagréables, mais chacune d’elle est utile pour nous. Cette précision est primordiale, car souvent on refuse de voir ce que l’on considère être comme « négatif ».

Une première étape est donc d’accepter nos émotions et de les voir comme de véritables indicateurs de prévention.

Prendre en considération nos émotions, et certains signaux faibles au niveau corporel, peut constituer une première alerte. La plupart du temps, notre corps nous parle, sauf que nous ne prenons pas forcément le temps nécessaire pour l’écouter vraiment.

À ce titre, nos émotions agissent un peu comme une cocotte-minute. Lorsque nos émotions sont en trop-plein, deux réactions peuvent être observées : l’implosion et l’explosion.

On entend par implosion les risques psychosociaux. Mais aussi psychosomatiques: burn out, dépression ou encore la cristallisation des émotions dans le corps à l’origine de certaines maladies, tensions ou douleurs… Lorsque l’on explose, nos émotions ressurgissent (pas forcément au bon moment). Cependant, elles sont devenues tellement fortes qu’il devient impossible de les contenir.

Une gestion saine de nos émotions est donc de ne pas chercher à les contrôler ou à les mettre en déni. En effet, il s’agit simplement de libérer progressivement les émotions qui sont en présence. L’idée est ainsi d’adopter une hygiène émotionnelle saine. » 

Quels dispositifs de sensibilisation, et formations à la gestion des émotions négatives, les structures de coaching et de thérapie pourraient-elles mettre en place pour prévenir ces risques (technique préconisée, durée, fréquence d’intervention, dans quel cadre/contexte, sous quelle forme…) ?  

« La prévention des risques psychosociaux nécessite un dispositif abordant différents points clés:
– La transmission d’outils clés pour l’adoption d’une hygiène émotionnelle véritablement saine: coaching, auto-hypnose, EFT, auto massage,…
– Des clés essentielles de communication pour réussir à poser ses limites et adopter une posture d’accompagnante professionnelle et assertive
– Et, surtout, un accompagnement individualisé (coaching ou thérapie) pour identifier les mécanismes conscients et inconscients, facteurs de risque en phase amont. » 

Quelles sont les conditions (administratives, techniques, psychosociales…) qu’il faudrait réunir pour favoriser la bonne tenue et la réussite d’interventions en gestion des émotions dans ces secteurs ?  

« Plusieurs conditions sont essentielles pour la réussite d’un tel dispositif:
– associer les accompagnants dans une démarche active, y compris après la réalisation de la formation en gestion des émotions.
– Un terrain propice à un réel accueil émotionnel au sein de la structure. Selon la culture d’entreprise et le secteur, exprimer ses émotions dans son contexte professionnel peut être plus ou moins facile. » 

Quels sont les principaux freins, pouvant être rencontrés dans le cadre de la mise en place d’actions de sensibilisation et de formation à la gestion des émotions, pour ces professionnels ?  

« Les principaux freins identifiables, selon moi, peuvent être les suivants:
– si les émotions peuvent toucher à la sphère professionnelle, elles peuvent aussi être liées à des problématiques plus personnelles. L’accompagnant peut ne pas souhaiter le partager dans son contexte professionnel.
– Dans le contexte professionnel, il existe souvent la croyance que la compétence serait liée à une posture rationnelle et de contrôle des émotions. Cependant, nous sommes aussi des êtres émotionnels. Un rapport sain au travail implique ainsi une gestion équilibrée de nos émotions. »

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