Leadership : l’intelligence corporelle, la grande oubliée !

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Au sein des entreprises, on entend souvent parler du management par les émotions. On retrouve largement aujourd’hui les notions d’intelligence émotionnelle et de QE. Mais nos sociétés occidentales ont beaucoup moins démocratisé la notion d’intelligence corporelle lorsqu’on parle de leadership.

Grâce aux découvertes de la médecine et des neurosciences, nous avons aujourd’hui une vision beaucoup plus holistique et globale de l’être humain avec de nombreuses interactions corps-pensée.

De la « psyché » aux neurosciences

Nous sommes les héritiers d’une longue tradition qui a privilégié l’intellectuel à la dimension corporelle.

Déjà sous la Grèce Antique, la “psyché” était comme le lieu de reconnaissance de l’“identité” du sujet.

Par la suite, une certaine vision du christianisme a longtemps considéré le corps comme un obstacle à l’élévation de l’âme. Aussi perçu comme source de tentation charnelle, il devait donc être tenu à distance. 

Pour Descartes, il existe une dualité entre le corps et l’esprit: l’âme est immatérielle, indivisible, étendue. Tandis que le corps est matériel, et divisible. Il occupe une place restreinte.

Le résultat de cet historique est que nous en sommes venus à considérer le corps simplement comme un amas d’organes sans s’interroger sur le lien possible entre la dimension corporelle et cérébrale (alors même qu’en Asie ces liens ont déjà été exploré depuis plus de deux millénaires…)

Ce n’est qu’à partir du XXème siècle que les découvertes en médecine et neurosciences ont permis de mettre en lumière les liens étroits qu’entretiennent le corps et l’esprit et de mettre en évidence la foule d’interactions complexes qui constitue l’intelligence corporelle…

Antonio Damasio, médecin, professeur de neurologie, neurosciences et psychologie a notamment participé a cette révolution scientifique. Il écrit en 1995:

“Dans la raison coopèrent les régions cérébrales de “haut” niveau et les régions cérébrales de “bas” niveau, allant du cortex préfrontal jusqu’à l’hypothalamus et le tronc cérébral. Dans l’édifice neural de la raison, les niveaux plus bas règlent l’élaboration des émotions et des sentiments ainsi que les fonctions somatiques nécessaires à la survie de l’organisme. Ces niveaux maintiennent tout à la fois des relations directes et mutuelles avec presque tous les organes du corps: ceci a lieu directement à l’intérieur de la chaîne d’opérations qui génère les conquêtes plus hautes du raisonnement, de la décision et, par extension, du comportement social et de la créativité”

Le lien corps/ émotions

Pour la programmation neuro-linguistique, trois dimensions conditionnent nos états internes (nos émotions) : notre pensée, notre attitude corporelle et notre environnement.

Le corps n’est donc pas déconnecté des émotions que nous ressentons. L’on peut associer une émotion à une attitude corporelle précise. Ce qui en fait un puissant vecteur et levier d’action pour apprendre à mieux comprendre et gérer nos émotions.

Si l’on connait par exemple l’élément déclencheur corporel de l’émotion – c’est-à-dire la manière dont notre émotion commence – il devient aussi beaucoup plus simple de la reproduire. Également de suggérer à notre corps, et donc à notre esprit, un certain état émotionnel interne.

L’endroit et la profondeur de notre respiration, l’orientation du regard, les expressions faciales ou encore l’ouverture posturale sont autant d’éléments qui conditionnent et définissent nos états émotionnels.

Les deux énergies clés pour un leadership incarné

Des disciplines telles que les arts martiaux ou encore des techniques corporelles (technique Alexander ou encore feldenkrais) nous enseignent que le corps participe activement à un leadership incarné au travers de deux énergies fondamentales:

  • L’ancrage corporel et la canalisation: la capacité à être corporellement organisé et ancré se traduit tant par un travail postural que la structure de la gestuelle ou encore par la stabilité du regard. Il s’agit ici de lâcher une certaine idée de l’efficacité pour se concentrer avant tout sur l’efficience du corps. La bonne nouvelle est qu’en apprenant à retrouver cette efficience, on en vient au niveau professionnel à concentrer son énergie sur des choix, des activités qui sont réellement pertinents. La canalisation évite la dispersion et apprend à concentrer ses efforts sur ce qui est réellement efficace, en même temps qu’elle facilite la structure et l’organisation
  • L’énergie qui permet d’engager et de motiver autour d’une même cause, de rallier des collaborateurs autour d’une vision commune. Cette énergie provient aussi et surtout d’un véritable et authentique engagement corporel et émotionnel (les deux étant de toute manière liés).

Je compare souvent la prise de parole, et de manière générale le leadership, à un faisceau lumineux. Car il n’arrive à pleine puissance que lorsqu’il renvoie une énergie parfaitement maîtrisée et canalisée. 

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